Etre représentant des étudiants, qu'est-ce que c'est ?

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Publié le par Alba V

Ils font le pont entre les étudiants, les enseignants et le personnel administratif. Ils apprennent la gestion de projets, de budgets et ils maitrisent les ficelles de la Haute Ecole mieux que certains employés : ce sont les membres du Conseil étudiants de la HE Vinci, le CEHE.

Aujourd’hui, Lauriane, Baptiste et Jean-Charles répondent aux questions du V Mag.

Lauriane : Présidente du CEHE. Étudiante en première année dans le bachelier en Bioqualité suite à une réorientation.
Jean-Charles : Vice-trésorier et membre de l’équipe animation du CEHE. Etudiant en première année dans le bachelier en Bioqualité suite à une réorientation.
Baptiste : Responsable communication du CEHE. Étudiant en bloc 3 dans le bachelier en coaching sportif.

Concrètement, à quels types de situations faites-vous face ? Quand intervenez-vous ?

J-C : On accompagne beaucoup d’étudiants qui déposent des recours ou qui doivent passer des auditions disciplinaires. Ils sont souvent perdus dans ces cas-là. A qui dois-je écrire mon recours ? Quels éléments doivent s’y retrouver ? On a aussi des demandes pour des projets de groupe. L'année dernière, des étudiants en assistant en psychologie nous ont demandé de relayer un questionnaire sur les thématiques lgbtq+. Ce qui est bien aussi, c'est que les professeurs viennent également vers nous lorsqu'ils ont des informations à relayer aux étudiants.

Lauriane : On fait remonter les problématiques vers les chefs de département, voire de secteurs. On est présents dans les instances de la Haute Ecole, dans le conseil social, le conseil pédagogique, les conseils de secteurs et le conseil d’administration.

Quels sont vos projets pour le reste de l’année académique et déjà peut-être pour l’année prochaine?

Lauriane : On sort doucement de gros projets : l'événement de rentrée et les distributions des packs étudiants qui se sont étalés sur tout le premier quadri. La période actuelle est un peu plus calme même si on va bientôt commencer à travailler sur les éditions 2023 de ces deux événements.

Dans ce qui arrive prochainement, il y a une formation au nouveau décret paysage. En fait, le Service d'accompagnement des étudiants (SAE) de la HE Vinci a eu la même idée que nous sur ce sujet. On a alors décidé d’organiser cet événement ensemble.

J-C : Lors de notre prochaine assemblée générale, nous recevrons les 2 cercles d'étudiants IEPK et ENCBW parce qu'ils nous ont tous les deux contactés pour des projets en collaboration.

De manière générale, on a envie de plus s'engager. Pas politiquement parce que on est apolitique, mais avec la situation actuelle des étudiants, surtout économique, on se dit qu'on peut être plus actifs sur ces questions.

Qu’est-ce qui a motivé votre engagement au sein du CEHE ?

Baptiste : Je suis quelqu'un de naturellement assez investi et qui aime donner de sa personne. Mes journées sont souvent bien remplies. Je crois que le CEHE était vraiment pile ce dont j'avais besoin dans mon parcours étudiant. J’ai pu faire beaucoup de rencontres dont certaines avec des étudiants avec qui je partage des similitudes. Ce qui m'avait également attiré au début était le manque, selon moi, d'un projet commun dans toutes les études confondues proposée par la HE Vinci.

Lauriane : Tout a commencé quand j'ai découvert qu'il existait un blocus encadré. Je trouvais que son organisation n'était pas top. J’avais alors contacté le Conseil étudiants. Suite à nos discussions, l'ancien président m‘avait proposé de les rejoindre. En fait, il y a deux manières de rejoindre le CEHE : via les élections ou par cooptation, à tout moment de l’année. Au début, je n’avais pas de responsabilité, puis je suis devenue vice-secrétaire et me voilà aujourd'hui Présidente.

J-C : Pour ma part, j’étais déjà actif dans un conseil étudiants dans une autre école. En arrivant à Vinci, je me suis dit “C’est bon, j'ai donné. Je ne m’engage plus dans un conseil étudiants”. Jusqu'à ce que je rencontre des problèmes dans un des cours de mon ancien département. J'y suis retourné par la force des choses parce que je me suis rendu compte qu’il fallait quelqu’un pour représenter ce département au sein du CEHE.

Jean-Charles, Lauriane et Baptiste
Notre but ultime est de faire en sorte que chacun et chacune traversent ses études avec le moins d’embûches possible.
Jean-Charles

Arrivez-vous à concilier l'engagement au sein du CE, la vie étudiante et les études ?

Lauriane : On a souvent tendance à vouloir beaucoup s'investir parce que défendre l’intérêt des étudiantes et étudiants nous tient énormément à cœur. En fait, on se rend assez vite compte de nos limites. La règle au sein du Conseil étudiants, c'est que chacun donne le temps qu'il a. Certains sont moins présents et ne peuvent, par exemple, se permettre de venir uniquement aux assemblées générales parce qu'ils n'ont pas la possibilité de s’investir plus.

J-C : Bien sûr, on doit parfois mettre le CEHE entre parenthèses pendant un temps. On est beaucoup à faire passer le conseil avant des études. Quand je ressens le besoin de ralentir, Je me dis alors que tout ne va pas s’écrouler si je prends 2,3 jours de repos.

Baptiste : J'ai peut-être une tendance à trop m'investir, à parfois sécher un peu les cours pour pouvoir être présent pour les étudiants en demande et pour les activités du CEHE. J’essaie quand même de me concentrer sur mes études et d’être assidu, la plupart du temps.

Comment vivez-vous vos études au sein de la HE ?

Lauriane : Très bien. J’ai la chance d’être dans un nouveau bachelier, celui de Bioqualité qui a été lancé en septembre 2022. C'est assez sympa parce que des nouvelles choses sont en train d’être mises en place. En tant qu’étudiants, on peut facilement dialoguer avec les professeurs, leur faire part de retours sur ce qui fonctionne ou pas. Je trouve que de manière générale, la HE Vinci est une école où les étudiants sont écoutés, où le dialogue est assez présent entre les étudiants et la hiérarchie. On se retrouve très rarement face à une porte fermée.

Baptiste : Oui, il y a clairement une proximité profs-élèves qu’on ne pourrait pas avoir à l’université. C’est ce qu’il me faut pour être bien dans mes études, je pense.

Vous pouvez aussi nous parler du négatif !

Lauriane : Du négatif, on le voit dans les contacts qu'on a au quotidien avec les étudiants. Mais au final, au niveau général de la Haute Ecole, je ne vois pas de gros points noirs actuellement.

J-C : Si, 6h de qualité le mercredi, c’est pas humain! (rires)
Plus sérieusement, je dirais que certains enseignants nous voient comme la voix syndicaliste des étudiants. On est là pour défendre les étudiants, mais on n’est pas en train de se revendiquer comme un syndicat des étudiants. Notre but ultime est de faire en sorte que chacun et chacune traversent ses études avec le moins d’embuches possible.

En fait, les étudiants ne devraient pas avoir à travailler à côté parce qu’être étudiant, c'est déjà un job à plein temps.
Baptiste

Qu’est-ce que c’est, être étudiant.e en 2022 ?

Lauriane : C’est compliqué. La crise sanitaire a quand même eu un énorme impact sur les étudiants, sur le plan social et économique. On l’a un peu tous vécu que ce soit pendant les études supérieures comme moi ou pendant les secondaires pour ceux qui arrivent aux études maintenant. Cela reste un boulet qu’on traîne.

D’un point de vue financier, cela devient très compliqué. De plus en plus d’étudiants doivent travailler pour s’en sortir. Et ces étudiants-là sont bien plus à risque de rater. Aujourd'hui, on doit de plus en plus faire le choix entre réussir ses études ou travailler. Il y a des aides, mais ce n’est pas toujours suffisant.

A la Haute Ecole, il y a un service social hyper présent et à l'écoute. Parfois des étudiants ne le savent pas ou n’osent pas s'y adresser. On essaye alors de les rediriger vers les aides qui existent parce que ce service social est en bêton. On a beaucoup de chance. Typiquement moi, je bénéficie de ces aides. Sans cela, même en travaillant à côté, cela serait quand même très compliqué à la fin du mois. Je me retrouverais sans argent de côté à la fin de mes études pour pouvoir me lancer dans la vie active.

J-C : De mon côté, j'ai lâché mon job étudiant pour me concentrer sur mes études. J’ai donc aussi fait appel au service social, plus qu’auparavant, pour pouvoir mettre la priorité sur mes études.

Baptiste : Avec mon emploi du temps bien chargé, ce n’est pas toujours évident de bien tout agencer, surtout que je suis aussi dans un projet en Coaching Sportif. Ce n’est donc pas toujours évident de trouver du temps pour étudier. J’ai également commencé un job étudiant cette année pour soulager un peu mes parents. En fait, les étudiants ne devraient pas avoir à travailler à côté parce qu’être étudiant, c'est déjà un job à plein temps.

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