Découvrons ensemble le nouveau duo à la tête du département de logopédie !

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Publié le par Magali Vienne

En septembre 2024, deux nouveaux responsables ont repris la tête du département de logopédie : Justine Chrétien et Adrien Préat. Faisons leur connaissance !

Bonjour Justine et Adrien, quel a été votre parcours professionnel jusqu’à votre prise de fonction en tant que responsables de département ?

Justine : J’ai fait un bachelier en logopédie à Marie Haps puis j’ai enchainé directement par un master en logopédie avant lequel j’ai dû faire une année de passerelle. Cela m’a permis de faire pas mal de stages et d’avoir une vision complémentaire en termes de formation avec un aspect plus clinique-pratique en bachelier, et plus orienté vers la recherche en master.

Ensuite, j’ai combiné plusieurs activités de logopède indépendante dont une qui a pris beaucoup de place dans ma vie professionnelle : j’ai travaillé dans un service de santé mentale, dans une équipe pluridisciplinaire avec des psychologues, des assistants sociaux, un pédopsychiatre, etc. C’était un tout nouveau service qui ouvrait et on était assez libres de construire les choses comme on le souhaitait. J’y ai travaillé dix ans. En parallèle, j'ai travaillé aussi dans des écoles d'enseignement spécialisé.

En 2012, j'ai commencé à enseigner à la HE Vinci dans le cadre d’un remplacement pour le cours d’exercice clinique puis ma charge s'est progressivement agrandie pour atteindre les 7 ou 8/10. J’ai continué mon activité d’indépendante car j’aimais l’idée de combiner les deux : cela me permettait de partager des connaissances, des réflexions, de me nourrir aussi de la pratique des étudiants et de réfléchir avec eux sur la pratique professionnelle.

Et puis j'ai réduit ma charge à Vinci car j'ai eu l'occasion de travailler à mi-temps dans un centre PMS où mon rôle était d'assurer la prévention des troubles du langage auprès des jeunes enfants. J'y ai découvert plein de choses sur la prévention et les troubles du langage oral, qui sont mon domaine d’expertise. Dans ce type de poste, on est vraiment dans les écoles pour soutenir les enseignants, pour repérer les enfants avec de potentielles difficultés de langage, accompagner les enseignants et les parents.

J’ai ensuite fait une petite pause d’un an à Vinci avant de revenir, en septembre 2024, comme cheffe de département avec Adrien.

Adrien : J’ai été diplômé de Marie Haps en 2018 et, avant même de recevoir ce diplôme, j’ai eu l’occasion de remplacer une collègue logopède qui partait en congé de maternité. En parallèle, j’avais également une mission de logopède attaché à la Fédération Wallonie-Bruxelles à l’Institut Royal des Sourds et Aveugles de Falisolle.

Par la suite, j'ai ouvert mon propre cabinet tout en rejoignant le Centre Médical d’Audio-Phonologie (CMAP) à Forest. Dans ce cadre, j’ai pris en charge des enfants et des adultes présentant une déficience auditive, un trouble développemental du langage ou encore des TSA non diagnostiqués. Le CMAP est affilié à une école spécialisée de type 7, accueillant des enfants souffrant des mêmes pathologies. J’y ai travaillé jusqu’en septembre 2021. Parallèlement, j’ai également exercé dans plusieurs écoles bruxelloises, notamment le Tremplin et les Blés d’Or, une école spécialisée de type 8.

En septembre 2019, j’ai été contacté par le département pour faire un remplacement. J’avais d’abord une charge d’1/10 qui a augmenté progressivement. L’année suivante, les responsables du département m’ont convaincu de me lancer dans le master en Sciences de l’éducation, en parallèle de ma charge de cours. J’ai progressivement arrêté mon travail en indépendant car cela devenait compliqué de tout mener de front. Dans le département, j’ai été référent d’unité d’enseignement, coordinateur de stages et en 2023, j’ai repris le cours lié au diagnostic des troubles du langage oral de Justine. J’ai aussi commencé à enseigner dans le nouveau bachelier en Accueil et éducation du jeune enfant, en septembre 2024.

Adrien et moi sommes assez complémentaires dans nos façons de travailler et j’y ai vu une force.
Justine Chrétien

Je vais revenir un peu en arrière et vous demander ce qui vous a donné envie de vous tourner vers la logopédie ?

Justine : Il y avait plusieurs choses. Tout d’abord, j’étais attirée par l’aide à la personne, soutenir des gens dans leurs difficultés. Et puis j’aimais beaucoup la langue française, qu’elle soit écrite ou orale. Je me souviens qu’en rhéto, on avait eu l’occasion de rencontrer un professionnel qui pratiquait le métier qui nous intéressait ; j’avais apprécié la diversité de ce qu’on pouvait faire en tant que logopède. Cette personne m’avait fait prendre conscience du fait que, durant ma carrière, je pourrais continuer à apprendre de nouvelles choses et diversifier les domaines dans lesquels travailler.

Adrien : On m’a diagnostiqué une dyscalculie assez tardivement, en 4e ou 5e secondaire. Comme je parvenais à me débrouiller, aucune prise en charge n’a été mise en place, et j’ai poursuivi ma scolarité sans ajustements. Pourtant, cette absence de soutien m’a interpellé. En rhéto, j’ai eu l’occasion de réaliser un stage de trois jours auprès d’un professionnel. J’ai choisi de l’effectuer dans une maison de repos et de soins, aux côtés d’un logopède. J’ai été affecté à l’aile protégée, où résident des patients atteints de démence. Cette expérience m’a permis de découvrir un aspect du métier auquel je ne m’attendais pas à cet âge. Par ailleurs, le décès de ma grand-mère, survenu à la suite d’une fausse déglutition dans une maison de repos dépourvue de logopède, m’a profondément marqué. Je me suis souvent dit qu’un logopède aurait pu faire la différence dans cette situation. J'ai également toujours été attiré par le travail avec les personnes malentendantes et sourdes, en partie grâce à ma tante, institutrice spécialisée dans ce domaine. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de passer du temps dans sa classe et d’interagir avec ses élèves, ce qui a renforcé mon intérêt pour cette population.

Et avez-vous toujours eu l’envie d'enseigner ou avez-vous plutôt suivi une opportunité ?

Adrien : Pendant mes études, je me suis dit qu’un jour je reviendrai à Marie Haps pour partager mon expérience. Je pensais vraiment revenir plus tard, après avoir pratiqué une dizaine d’années. Finalement, l’opportunité s'est présentée plus vite que prévu. J’aime vraiment l’aspect d’accompagnement et de transmission.

Justine : De mon côté, j’ai répondu à une offre d’emploi. Je voyais cela comme un nouveau challenge : il y avait à la fois l’idée de partager mes connaissances mais aussi celle d’être nourrie par la réflexion des étudiants, par leurs questionnements. Je trouve qu’au niveau de la réflexivité professionnelle, cela nous pousse à aller beaucoup plus loin. C’est un véritable échange. Et puis, on apprend un autre métier. Même si dans la pédagogie, il y a des éléments liés à la logopédie, être pédagogue c’est vraiment différent. On développe une tout autre expertise.

Quand on est logopède, on peut vraiment avoir une grande diversité de pratiques, on se nourrit de la littérature, de la recherche mais aussi des personnes que l’on rencontre.
Justine Chrétien

Et quels sont les grands enjeux qui vous avez identifiés pour votre mandat ?

Justine : D’un point de vue pédagogique, et là, je m’inclus dedans, j’aimerais qu’on amène plus de créativité dans nos projets. Nous sommes toutes et tous très rigoureux et avons tendance à rester assez classiques dans les projets et les cours que nous proposons. J’aimerais qu’on ose davantage sortir du cadre.

Adrien : L’un des enjeux au niveau du secteur, c’est également d’amener davantage d’interdisciplinarité dans et entre les départements. D’ici l’an prochain, il va y avoir plusieurs moments de rencontre à destination des enseignants et des étudiants de l’ensemble des départements du secteur. Le tout est pensé en concertation avec le Conseil Etudiants de la Haute Ecole. Cela promet de riches échanges ! Dans un autre registre, la cohésion d’équipe me tient également à cœur. Je souhaite remettre un peu de légèreté dans nos échanges et réflexions pédagogiques.

Quels ont été les moments forts de ce premier quadrimestre et donc, de ce début de mandat ?

Justine : Notre première réunion de département à deux et la cérémonie de remise de diplômes.

Adrien : Je dirais que les vrais moments forts, positifs, qui nous concernent vont arriver au cours de l’année. Fin janvier, nous allons organiser une soirée d’ateliers, en collaboration avec HappyNeuron, qui va rassembler des maîtres de stage, des enseignants, des étudiants et des alumni. On va également avoir l’évaluation de l’AEQUES pour notre formation ainsi que la remise de notre programme en juin. Celui-ci va amener quelques changements par rapport au programme actuel et, même s’ils restent minimes, cela aura été un gros travail pour nous de le créer.

Dès le début de ton cursus, tu vas savoir directement si ton métier te plaît puisque dès la première année, il y a des mises en pratique fictives.
Adrien Préat

Et pour terminer, quel message auriez-vous envie de transmettre à un étudiant ou une étudiante qui hésiterait à se lancer dans la logopédie ?

Justine : Je reviens sur l’idée que le métier de logopède est extrêmement riche, intéressant et qu’il permet d’apprendre constamment. C’est important de savoir qu’il nous permet sans cesse de nous renouveler quand on sait qu’on va travailler une bonne trentaine d'années. Si on prend nos exemples, on voit qu’on peut à un moment devenir prof en logopédie et là, c’est un tout autre métier qui s’ouvre. Quand on est logopède, on peut vraiment avoir une grande diversité de pratiques, on se nourrit de la littérature, de la recherche mais aussi des personnes que l’on rencontre.

Adrien : Je rejoins tout ce qu’a dit Justine. Dans le bachelier, il y a une pratique de stages très importante : il y a 600h de stage tout au long des trois années. Dès le début de ton cursus, tu vas savoir directement si ton métier te plaît puisque dès la première année, il y a des mises en pratique. Et même s’il y a de plus en plus d’étudiants et d’étudiantes dans le département, on garde un contact rapproché avec chacun et chacune et cela, même en tant que responsables du département. Cela permet de proposer encore un accompagnement de proximité qui est important dans le développement professionnel des étudiants.