Rencontre avec Emmeline Leconte, directrice du secteur Sciences et Techniques, Brigitte Lehman, enseignante dans le département informatique et Bastien Boutte, étudiant participant à la Game Jam.
Qu'est-ce qui a motivé la Haute Ecole à participer à cette mission ?
Emmeline : La mission princière au Japon, avait notamment pour vocation de mettre à l'honneur les technologies en mettant en avant le potentiel de développement au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles tant au niveau académique qu’entrepreneurial. C'est sous cette facette de la mission que la Walga (Wallonie Games Association) a organisé une ambitieuse game jam internationale. La délégation sur place était variée avec, d'une part, des partenaires potentiels, des PME, des start-up qui avaient des vrais projets de développement de gaming. D’autre part, la représentation académique composée d'institutions (hautes écoles et universités) et de représentations de formations en lien les jeux vidéo (programmation, développement, infographie, Game Design, etc.)
La volonté est de faire émerger ce potentiel, promouvoir tout cet aspect gaming : de nouvelles habilitations sont mises sur pied en Fédération Wallonie-Bruxelles et un soutien est promis aux entrepreneurs. Entendez bien gaming dans un sens plus large, car il englobe également tout ce qui est de l'ordre de la gamification des apprentissages, de la simulation de situations. Ces deux aspects vont très probablement prendre de plus en plus de place dans les formations.
Comment s’est déroulée la Game Jam ?
Pour rappel, une Game Jam, également appelée un hackaton est un marathon de développement de jeux vidéo. Les participants avaient du vendredi soir au dimanche midi pour programmer et développer un jeu vidéo. Chaque étudiant de la HE Vinci était lié à une équipe composée de 3-4 étudiants belges et 3-4 étudiants japonais qui communiquaient à distance entre la Belgique et le Japon. Plusieurs hautes écoles de la Fédération Wallonie Bruxelles étaient rassemblées dans ces équipes avec des programmeurs, des game designers et des graphistes.
Bastien : L’expérience de travailler dans les locaux pendant un week-end, de voir l’école et ses couloirs sous un autre jour, tout comme dormir dans une classe a rendu l'ambiance vraiment différente de d’habitude. Nous étions une dizaine à travailler chacun sur nos projets, mais nous n’hésitions pas à communiquer de temps en temps, à rigoler,...pour tenir le coup ! Les professeurs, et surtout Mme Lehmann, nous ont beaucoup soutenus et ont aidé à améliorer les conditions de travail.
La communication avec le Japon était plutôt fastidieuse. En effet, il y avait un gros décalage horaire qui nous empêchait souvent de travailler en même temps. Peu d’entre eux savaient parler ou comprendre l’anglais. Nous devions donc souvent passer par des logiciels comme DeepL pour faire des traductions littérales du français ou de l’anglais vers le japonais. Pour les sujets plus complexes, on devait faire appel à un traducteur, car le moindre détail mal compris risquait d'induire le programmeur ou l’artiste de l’autre pays en erreur.
Alors, challenge relevé ?
Emmeline & Brigitte : Je pense que les étudiants de la Haute Ecole se sont distingués. Souvent, ils ont été les plus grands experts de leur groupe du point de vue technique alors qu'il ne s'agit que d'un cours à option. Beaucoup d'étudiants se sont retrouvés à prendre la place de leader dans leur groupe.
Bastien : La Game Jam a, pour nous tous, été un challenge plutôt relevé ! Nous n’avions, presque tous, que très peu d’expérience dans la création de jeux vidéo. Nous n’avions également jamais travaillé avec d’autres personnes que des développeurs, donc collaborer avec des artistes et des game designers était nouveau et très enrichissant.
Finalement, travailler avec des personnes parlant une autre langue et ayant des rôles différents de celui de développeur sera une partie intégrante de notre futur métier. Cela a vraiment pu nous donner un avant-goût des situations que l'on risque de rencontrer plus tard. Le rythme soutenu avec un temps limité seront également au programme lorsque nous serons confrontés au monde professionnel.
Je n’avais jamais participé à une Game Jam auparavant, mais si jamais je trouve le temps, pourquoi ne pas réitérer l’expérience ?