On connait maintenant parfaitement les bienfaits de l’éducation en plein air dans l’enseignement fondamental et secondaire. La « pédagogie du dehors » est d'ailleurs en hausse dans de nombreuses écoles. Elle joue également un rôle important dans leurs apprentissages, en transposant ce qu'ils apprennent en classe dans la vie réelle grâce à l'application et à l'observation.
Cette pratique innovante a invité les formations de l’Enseignement supérieur à inclure cette pédagogie au cœur de leurs programmes. Les futurs enseignants doivent désormais acquérir des connaissances sur la position, les avantages et la méthodologie de l’éducation extra-muros dans la formation des élèves. Des compétences pratiques qui leur permettront de valoriser ces activités dans leur futur métier. Tout cela se fait aussi au sein de la HE Vinci.
Bonjour Sébastien, peux-tu nous résumer l’Outdoor Education en 3 mots –clés ?
Je dirais « méthode, environnement, et citoyenneté » ! Car l’Outdoor Education, c’est une approche méthodologique et philosophique qui a pour but d'ancrer l’élève dans son environnement local, afin qu’il puisse développer sa citoyenneté.
Il s'agit toujours d'« enseigner » mais avec des paramètres en plus, dans l’environnement extérieur proche, en faisant des allers-retours avec ce qui est vu en classe.
On pense, à tort, que cela ne peut s’adresser qu’aux cours de sciences naturelles. En réalité, toutes les matières sont concernées : les mathématiques, la physique, les langues, l’histoire, etc…
L’optique est aussi de former les citoyens de demain en les reconnectant avec le monde qui les entoure.
Comment l’Outdoor Education a-t-elle débuté à Vinci ?
Il y a d’abord eu une UE [Ndrl : unité d’enseignement] optionnelle dans la formation d’instituteur préscolaire, ainsi que dans les bacheliers AESI Education physique et Sciences humaines.
Ensuite, on est passé à une UE obligatoire, dans le Bachelier Instituteur préscolaire.
Mais c’est l’opportunité de participer au projet européen KA2 « Hanging out » qui débouche sur un véritable coup d’accélérateur dans le domaine.
Une recherche-action, qui a débuté en 2019, a en effet été menée avec 5 autres partenaires : Thomas Moore Hogeschool à Mechelen, Belgique ; University college syddanmark (UC SYD) à Kolding, Danemark ; Vilnius College (VIKO) à Vilnius, Lituanie ; Instituto Politécnico de Santarém, à Santarém, Portugal ; University of Manchester, à Manchester, Angleterre.
L’objectif étant de rechercher et collecter des bases scientifiques probantes à propos de l’Outdoor Education, pour ensuite créer des outils pour les enseignants.
Ce projet européen s’est terminé ici au mois d’août, sur quoi débouche-t-il concrètement ?
Il existe maintenant des fiches-outils sur l’Outdoor Education à disposition des enseignants.
Une formation continue est également à présent disponible à Vinci : la « Novice Outdoor Teacher Training ».
Sans compter l’impact sur la RFIE [Ndrl : la réforme initiale de la formation des enseignants] où nous allons utiliser les acquis de la recherche pour préparer certains aspects. Il y aura une UE présente dans chaque programme de formation des départements pédagogiques de la Haute Ecole. Et ce n’est pas que de la théorie ! Les étudiants seront vraiment mis en action, dans l’environnement. Par exemple : des activités pendant 2 jours au Bois de Lauzelle, un jour au centre-ville de Bruxelles, 3 jours à Ostende, etc.
Enfin, l’Outdoor Education ne se limite pas au pédagogique, elle s’ouvre à d’autres formations, à d’autres métiers : une réflexion se met en place, par exemple, avec les assistants en psychologie, dans le cadre de leurs interventions psychosociales par la nature et l’aventure.