Traverser la Manche à la nage : un défi personnel et un projet interdisciplinaire
Voir tous les articles Vie étudiante« C’était en juin 2022 que j'ai pris la décision de me lancer dans le défi de traverser la Manche à la nage. » raconte Robin De Wulf.
L’étudiant du bachelier éducateur spécialisé en activités socio-sportives a été impressionné par un de ses anciens enseignants, Benoit Bourguet, qui a effectué la traversée en 2019. « J'ai toujours bien aimé nager, j'ai toujours été bien dans l'eau. J’ai donc décidé de prendre Benoit Bourguet comme modèle et de me lancer, à mon tour, dans ce défi. »
Depuis 2 ans, Robin s’entraîne presque tous les jours pour réaliser ce rêve. « Au début, j'ai été nager tous les jours à la piscine pour m'entrainer. J’y ai été un peu trop fort car je me suis blessé à l’épaule. Maintenant, j’alterne les entraînements à la piscine avec des moments de rééducation pour mon épaule et des séances de renforcement musculaire. »
Entre 42 et 60 kilomètres en pleine mer
Robin devrait effectuer la traversée entre le 21 et le 28 juin, en fonction des conditions météorologiques. La traversée de la Manche se fait depuis l’Angleterre, au départ de Douvres. L’étudiant devra rejoindre la plage de Calais, en France. A vol d’oiseau, cela représente 32km, mais les courants marins entraînent les nageurs dans une sorte de slalom. Inutile d’espérer nager droit ! La distance réelle peut ainsi varier entre 42 et 60km.
Pour effectuer la traversée, Robin a dû faire appel à une entreprise anglaise. « J’ai dû passer par cette entreprise pour réserver un bateau (et un pilote), car la traversée à la nage se fait en suivant un bateau, qui suit les courants marins, pour que le trajet soit le plus court et le plus facile possible. Une fois dans l’eau, ce bateau sera mon guide. Je le suis jusque Calais, où je sortirai de l’eau, puis je monterai à bord du bateau pour le trajet retour jusque Douvres. »
C’est depuis la réservation de ce bateau que le projet s’est concrétisé. « A ce moment-là, le projet a réellement pris une grande ampleur. Je me souviens m’être dit "Maintenant, c'est réel, on y va !" ».
Afin de mettre sur pied un tel projet, Robin a récolté des fonds auprès de plusieurs sponsors. Financer les entraînements, l’équipement, le trajet aller-retour jusque Douvres et payer le bateau qui va lui permettre de faire la traversée représente un sacré budget. « Au total, le budget est d’environ 6500€. Je suis reconnaissant envers tous les sponsors qui me permettent de réaliser ce projet. »
Un projet interdisciplinaire à Vinci
Le projet de Robin est devenu un projet « Vinci ». La Haute Ecole lui a permis de prendre contact avec des enseignants et étudiants d’autres départements, afin de l’aider dans sa préparation. Cela en fait un véritable projet interdisciplinaire, puisque des enseignants et étudiants en kinésithérapie, diététique, éducation physique et coaching sportif font partie de l’aventure.
« Un étudiant en kinésithérapie me suit une fois par semaine, car je me suis blessé à l’épaule et je traîne certaines pathologies qu’il faut soigner. Mon épaule va déjà beaucoup mieux et on travaille maintenant davantage la mobilité et la détente.
Pour ce qui est des entraînements de renforcement musculaire, je travaille avec deux étudiants en coaching sportif, Nico et Arthur, qui créent des séances d’entraînements pour moi et qui me motivent. Ils sont très professionnels et c'est super agréable de bosser avec eux.
J'ai aussi rencontré Serge Pieters, enseignant dans le département Diététique, qui va me prendre en charge, avec deux de ses étudiants. J’ai rempli un formulaire qui leur permettra de me suivre avec un plan alimentaire spécifique à ma condition.
Enfin, pour me suivre lors de mes entraînements de natation, c'est Yves Devillers, enseignant dans le Département AESI Education physique qui m’aide à réaliser mes séances d’entraînement et me donne des conseils. »
Robin est très content du partenariat qu’il mène avec ces enseignants et étudiants. « Pour l'instant, la préparation se passe très bien. Je vois qu'il y a une belle évolution. Je pense que c'est principalement grâce à Vinci, qui a permis de créer cette interdisciplinarité et de réunir toutes ces personnes autour du projet. »
La motivation toujours au rendez-vous
Malgré les entraînements parfois difficiles, Robin reste motivé coûte que coûte. « Il y a parfois des moments où je suis un peu démotivé, car cela demande beaucoup d’investissement personnel, mais ces moments sont rares. J'ai une équipe derrière moi, des amis, de la famille, que j'ai envie de rendre fiers. Ce sont des personnes qui me poussent vers le haut. Cela m'aide beaucoup d'avoir des gens ultra positifs et confiants en moi. Je me mets parfois un peu de pression sur moi-même, en me disant qu’il faut que j’assure, mais j'arrive à la gérer. Je trouve que c'est une bonne pression, qui me fait avancer. »
Plus qu’un défi sportif, une action de générosité
« Lors de la traversée de la Manche, je vais représenter l’asbl Run & Wheels, pour laquelle je récolterai de l’argent. », ajoute Robin.
L’asbl Run&Wheels promeut la pratique du sport pour des enfants ou adolescents avec un handicap moteur. Ils ont notamment créé un dispositif à fixer aux fauteuils roulants et permettant la pratique du football. Ils organisent aussi des stages sportifs adaptés pour les enfants avec des difficultés motrices.
Lorsque des membres de Run&Wheels sont venus présenter l’ASBL dans le cadre des cours du bachelier d’éducateur spécialisé en activités socio-sportives, Robin a été touché.
« J’espère pouvoir donner à cette association un peu de visibilité et faire une belle récolte de dons. Réussir la traversée et pouvoir offrir quelque chose à cette association, c’est l’objectif ultime. »