Jean-Christophe Pageau
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- Étudiant en kinésithérapie | Étudiant à besoins spécifiques
Bonjour Jean-Christophe. Peux-tu te présenter ?
Je suis en 2e année de kiné. On peut dire que je commence ma deuxième vie car j’ai déjà 17 ans d’expérience professionnelle. Je travaillais dans l’hôtellerie mais j’ai décidé de changer de voie et de reprendre des études. J’en avais assez de l’hôtellerie et surtout de la considération qui manquait terriblement dans ce domaine, que ce soit des patrons comme des clients. Il y a une dimension humaine qui était totalement inexistante et j’avais besoin de mettre de l’humain dans mon métier.
Cela faisait longtemps que j'avais cet attrait pour le métier de kiné, pour cet art du soin, du bien-être du patient. J'ai choisi cette formation qui met l'humain au centre.
Lors de ta première année, tu as bénéficié du statut d’étudiant à besoins spécifiques (ABS). Peux-tu nous en dire plus ?
J’ai fait une demande de statut d’étudiant à besoins spécifiques car j’ai des problèmes physiques : je ne peux pas courir et cela m’empêchait de suivre les cours de sport en 1re année. J’ai un syndrome fémoro-patellaire et donc des risques de luxation élevés, et des douleurs permanentes.
J’ai essayé de suivre les premiers cours au mois de septembre, mais j’étais obligé de faire des pauses car mon corps ne suivait pas. Les enseignants ont été compréhensifs en me disant de faire ce que je pouvais, de marcher ou de m’arrêter si besoin. Mais je souffrais à chaque mouvement et j’avais mal en permanence. Je ne pouvais pas continuer comme ça.
Des étudiants futurs coachs sportifs ont préparé un programme personnalisé. Ils adaptaient chaque exercice en fonction de nos capacités.
Qu’est-ce qui a été mis en place pour t’aider ?
Il y a eu des aménagements qui ont été faits avec la participation du département coaching sportif. Des étudiants de bloc 3 futurs coachs sportifs ont préparé un programme personnalisé pour les étudiants qui rencontraient les mêmes difficultés que les miennes. Ils adaptaient chaque exercice en fonction de nos capacités. Les exercices de renforcement ont été adaptés : on avait une heure de sport par semaine avec les coachs et des exercices à faire en autonomie chez soi. Et pour remplacer la course à pied, on avait du vélo, ce qui restait douloureux pour moi, mais me faisait moins mal que la course à pied.
Les examens de sport ont également été adaptés, et j’ai pu tout réussir.
Au bout de quelques séances, nos coachs sportifs ont su adapter au mieux le cours et trouver les meilleurs exercices pour nous.
Ces aménagements m’ont vraiment bien rassuré et m’ont permis de réussir mon année.
Cela correspondait-il à tes attentes ?
Je ne savais pas à quoi m’attendre réellement en introduisant une demande d’aménagements spécifiques, et j’ai été agréablement surpris. Reprendre des études à mon âge, ce n’est pas évident, et le fait de ne pas avoir la condition physique requise ne facilitait pas les choses. Mais les aménagements qui ont été faits m’ont vraiment bien rassuré et m’ont permis de réussir mon année.
S’il n’y avait pas eu ces aménagements, et si j’avais continué les cours de sport prévus à la base, je ne pense pas que j’aurais pu supporter tout cela. J’aurais peut-être tout arrêté, pour retourner à ma vie dans l’hôtellerie.
Et aujourd’hui ?
Cette année, je n’ai pas renouvelé la demande de statut ABS car les cours n’imposent pas de performance, donc je peux les suivre et dès que j’ai mal, je peux me mettre sur le côté. Au 2e quadri, on verra. Si des performances doivent être réalisées, je demanderai de renouveler mon statut ABS.
J'ai été vraiment rassuré par toutes les choses qui ont été mises en place pour prendre en compte mon statut d'étudiant à besoins spécifiques. Je me suis senti écouté et valorisé en tant qu'individu.