Jean-Philippe Dupont

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Chef de département et enseignant
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Publié le par Alba V.

Jean-Philippe, chef du département qui forme les futurs enseignants en éducation physique et bientôt également à la santé, nous parle des évolutions de la formation et de la profession en lien avec la RFIE, la Réforme de la Formation Initiale des Enseignants.

CARTE D'IDENTITE

Rôle à la HE Vinci : chef du département enseignant - section 3 en éducation physique et éducation à la santé

En dehors de la HE Vinci : papa

Rêve d'enfance : faire le tour du monde

Quelque chose d'insoupçonné vous concernant  : je suis chef d'unité dans un mouvement de jeunesse à Louvain-la-Neuve

Bonjour Jean-Philippe, peux-tu nous raconter ton parcours ?

Bonjour, j'ai débuté mon parcours d'études avec, ce qui s'appelait à l'époque, une licence en éducation physique à l'Université Catholique de Louvain. C’était une période de ma vie assez magique, moi qui viens de la campagne spadoise. A la fin de mes études, j'ai rapidement été engagé comme assistant pour faire de la recherche et donner quelques cours au sein de l'institut d'éducation physique (actuellement faculté des sciences de la motricité).

Et chemin faisant, je me suis passionné pour les sciences de l'éducation. J'ai senti le besoin de poursuivre ma formation avec une licence en sciences de l'éducation, suivie d'un post-doc à Grenoble sur l'éducation à la santé, qui en était à ses premiers travaux de recherche.

Je suis arrivé, par la suite, à la Haute Ecole (au Parnasse à l'époque). J’étais en charge des cours de psychopédagogie de didactique dans le département d'éducation physique. Enfin, je pouvais vraiment exploiter tout ce que j’avais appris durant mes années d'études.

Un chef de département, c'est quelqu’un qui fait le lien entre toute une série de services, de hiérarchies et les étudiants.
J-P Dupont

Par la suite, tu es devenu chef du département. Peux-tu nous en dire plus sur ce rôle ?

En 2013, il y a eu des élections pour choisir un nouveau chef de département. C'était également le début de la réforme paysage. Nous avions alors postulé avec Xavier Flamme. J’ai fait un premier mandat, un deuxième et j’en suis à mon troisième. J’ai hésité à me lancer dans le troisième...il me permet, je l’espère en tous cas, de finaliser complètement le projet de réforme.

En fait, c'est un rôle qui a beaucoup évolué si je compare mon travail de maintenant à celui de mes débuts. Je dirais que mon rôle est de faire en sorte qu'il y ait une vision globale pour le département. Un chef de département, c'est quelqu’un qui fait le lien entre toute une série de services, de hiérarchies et les étudiants. Les problèmes passent par lui ou elle et il ou elle doit parfois trouver des solutions, solliciter les bonnes personnes, etc. C'est aussi quelqu'un qui a la main dans le cambouis. Parfois, je m'occupe de choses très pratico-pratiques comme gonfler des ballons par exemple car, je continue à donner cours.

Les réformes et les décrets dans l'enseignement, on peut dire que ça te connait ?

En effet, j‘ai fait partie du groupe de pilotage pour le décret paysage dès 2013. Dans le département, on a très vite commencé à réfléchir à une autre manière de fonctionner en prévision du décret paysage tout d'abord et de la Réforme de la Formation Initiale des enseignants (RFIE) ensuite. Cela a été un travail très enrichissant qui m'a suivi durant mes trois mandats.

Aider leurs futurs élèves à développer leur capacité à prendre en charge leur santé de manière autonome que ce soit la santé physique, mais aussi la santé mentale et la santé sociale.
J-P Dupont

Qu’est-ce que la RFIE va changer au sein du département ?

En éducation physique, si je résume, l'objectif était de développer chez les élèves des compétences et des capacités physiques ainsi que des techniques et des tactiques sportives dans toute une série de disciplines. L'approche "mise à jour" d'éducation physique et à la santé est beaucoup plus englobante. Elle comprend toujours cette notion d'éducation sportive. La nouveauté réside dans la formation des futurs enseignant.es d'éducation physique. Ils et elles seront formés à aider leurs futurs élèves à développer leur capacité à prendre en charge leur santé de manière autonome que ce soit la santé physique, mais aussi la santé mentale et la santé sociale.

Il s’agit également de développer des connaissances en hygiène, en alimentation et en sécurité. Des cours de premiers secours seront par exemple donnés en primaire, en secondaire et seront enseignés par le professeur d'éducation physique et à la santé. A 15 ans, tous les élèves doivent être capables d'adopter les premiers secours. C'est une approche sécuritaire qu'on ne faisait pas nécessairement.

Et puis, pour revenir sur la notion d'activité physique, on ne se contente plus maintenant de ne faire que les sports "traditionnels". On développe beaucoup l’outdoor education, l'activité physique dehors. Aller courir en extérieur, suivre une course d'orientation, ce sont des activités qui se pratiquent plus facilement une fois adulte parce qu'il n'y a pas besoin de s'inscrire dans un club. Ils ont aussi des cours de Yoga et de bien-être.

Nous nous sommes beaucoup inspirés de ce qui se faisait déjà dans d'autres pays comme le Canada ou la Suisse, par exemple.

C'est à la fois très enthousiasmant parce que ça ouvre des perspectives et ça valorise le métier surtout !
J-P Dupont

Le métier d'enseignant va donc évoluer, en plus de cette notion d'éducation à la santé ?

En effet, la profession d'enseignant se renouvelle. Ce qu'on a aussi changé dans la réforme est le lien avec les autres formations d'enseignants de la Haute Ecole. Auparavant, on n'avait aucun crédit en commun. Or, c'est un paradoxe, parce qu'un professeur d'éducation physique va souvent travailler avec une instituteur·ice primaire par exemple. En tout cas, les côtoyer. Grâce à la réforme, on a vraiment imaginé avec les collègues de proposer des cours, des activités où les étudiants de différents départements vont travailler ensemble sur des problématiques, sous forme de séminaires. Finalement, on arrive à avoir 80 crédits au minimum de commun. Cela apporte une logique de travail plus collaborative.

C'est à la fois très enthousiasmant parce que ça ouvre des perspectives et ça valorise le métier surtout !