Bonjour Louise, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Louise Bastin et je suis étudiante en bloc 3 en ergothérapie. En parallèle de mes études, je travaille en tant qu’étudiante dans un hôpital. C’est ce job qui m’a fait réaliser que j’aimais bien l’univers hospitalier et qui m’a conduite petit à petit vers l’ergothérapie.
À côté des cours, je suis assez active : je fais partie d'un mouvement de jeunesse, je nage beaucoup, je cours aussi.
Peux-tu nous parler un peu plus de tes études ? L’ergothérapie, c’est quoi ?
Un ergothérapeute est un professionnel de la santé qui permet de maintenir ou d'améliorer l'autonomie et l’indépendance de patients qui présentent des difficultés, que ce soit au niveau cognitif ou moteur.
Ce genre de patient rencontre beaucoup de barrières au quotidien et leur qualité de vie est limitée. L’ergothérapeute intervient pour agir sur l’environnement du patient avec des adaptations plus techniques ou avec des conseils pour améliorer la vie quotidienne.
On travaille avec plein de publics différents, de tous âges. On agit sur le contexte de vie de nos patients et cela nous amène aussi à travailler avec leur famille.
C’est un métier parfois méconnu mais toujours passionnant !
À quoi ressemblent les cours en ergothérapie ?
En première année, on a pas mal de cours de sciences : anatomie, physiologie, etc. Mais on a aussi des cours de psychologie, pour pouvoir considérer la personne dans son ensemble : sa façon de penser, ses croyances, sa façon de se comporter, etc.
Cet aspect est important car on travaille avec le patient et pas pour le patient. On doit donc bien le comprendre.
Les cours sont assez généraux en première année mais deviennent de plus en plus spécifiques au fur et à mesure des années qui passent.
Il y a aussi beaucoup de travaux pratiques. On se met directement dans la pratique du métier, avant même de rentrer en stage. Ces cours nous apprennent à offrir le meilleur accompagnement possible pour chaque type de patients, y compris des personnes avec des profils spécifiques.
Tu participes au projet Home Sapiens. Tu peux nous en dire plus à ce propos ?
Home Sapiens est un projet piloté par Greenwin (un opérateur public wallon qui soutient l'innovation dans les secteurs de la chimie, de la construction et des technologies environnementales, ndlr).
Avec plusieurs entreprises, ils se sont posé une question primordiale : comment va-t-on vivre en 2100 dans l’habitat de demain ?
Pour répondre à cette question et anticiper les problématiques futures, ils ont décidé d’intégrer à la réflexion des étudiants de plusieurs disciplines différentes.
Parmi les participants, il y a donc de futurs ingénieurs ou architectes, mais il y a aussi des étudiants en chimie, en arts appliqués ou en communication. C’est vraiment très multidisciplinaire. Au total, 40 étudiants participent à ce challenge et nous sommes répartis en 10 groupes de 4 personnes. Chaque groupe est lié à une entreprise et a reçu une problématique ciblée.
La problématique de mon groupe concerne les ossatures au bois dans le secteur de la construction. À l'heure actuelle, ces matériaux en bois préfabriqués ne résistent pas aux changements intenses de température. Donc, lorsqu’il y a des pics de chaleur, cela peut mener à des incendies.
Notre groupe réfléchit à la manière dont on pourra, en 2100, avec l'augmentation de la fréquence des grosses chaleurs, éviter des incendies et offrir une meilleure circulation de l'air, même en été, tout en préservant le matériau.
Sur base de ces réflexions, nous allons créer un prototype d’habitat en bois, résilient face aux chaleurs extrêmes.
Ce challenge permet d’apporter nos propres idées, qui sont différentes et complémentaires de celles qui existent déjà.
Comment se passe le travail en groupe autour de cette question ?
Ça a été rapidement très intense. On a eu un premier week-end durant lequel on a rencontré les autres étudiants et où l’on a découvert le défi qu’on va devoir relever.
Ensuite, on a eu un mois pendant lequel on a pu aller visiter la société qui est attachée à notre groupe : « Les ateliers de l’avenir ». Nous sommes en contact avec eux, il y a un suivi qui permet de faire le point sur notre travail et de savoir si on est sur la bonne voie ou pas.
Dans mon groupe, il y a une étudiante en design d’innovation social, un futur ingénieur civil, un étudiant en architecture et puis moi, future ergothérapeute. Ce sont des profils assez complémentaires.
Chacun apporte sa pierre à l’édifice en apportant ses qualités individuelles et un angle de vue différent. Ça amène de belles idées. Pour ma part, ce que j’apporte dans le groupe en tant qu’ergothérapeute, c’est de la créativité. C’est une qualité importante qu’on développe en ergothérapie.
Au travers de mes études, j'ai reçu un cours sur les changements climatiques et sur l'impact que ceux-ci peuvent avoir sur nos façons de vivre. On rejoint vraiment la question centrale du challenge, qui est de savoir comment on vivra en 2100.
En quelques mots, que penses-tu de cette expérience ?
C'est assez futuriste car on se projette dans l’avenir, mais en même temps, on est dans un projet très concret et réaliste, car c’est maintenant que nous devons penser notre futur et les adaptations que l’on devra mettre en place.
C’est assez innovant comme challenge car les jeunes sont placés au centre de la réflexion. En tant qu’étudiants, ça nous permet de nous sentir impliqués dans le monde demain. Cela permet d’apporter nos propres idées, qui sont parfois différentes et complémentaires de celles déjà existantes.
Ce projet allie écologie et transition. Ce sont des valeurs importantes pour toi ?
Complètement ! Ces thématiques me tiennent vraiment à cœur. Les changements climatiques vont avoir un impact concret sur notre façon de vivre et sur nos occupations en général.
En tant qu’ergothérapeute, on agit sur l’occupation et sur l’environnement des patients, donc c'est vraiment primordial de faire attention à ces changements qui sont en train d’arriver.
Quand se terminera le challenge ?
Le 24 avril, une soirée de gala est organisée pour conclure ce challenge. Chaque groupe y présentera une maquette ou un prototype de son idée. Les entreprises prenant part au challenge seront présentes pour venir voir ces prototypes. Elles feront partie d’un jury qui remettra des prix, avec des critères de durabilité, de faisabilité, d’innovation, etc.
On se sent vraiment investis dans le défi et on a envie de se donner à fond pour réaliser un beau prototype à présenter !