Bonjour, pouvez-vous vous présenter et nous parler de vos études ?
Je m’appelle Nicolas Bechu, je suis podologue de formation. Actuellement, je travaille pour Gespodo, une entreprise qui fabrique des semelles à l’aide d’imprimantes 3D.
Avant d’étudier la podologie, j’ai passé deux ans en études d’ingénieur civil, puis je me suis orienté vers le droit. Enfin, j’ai trouvé ma voie et je me suis inscrit dans le bachelier de podologie à la Haute Ecole Léonard de Vinci (ex-Parnasse-ISEI). Ces trois années se sont très bien passées.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire des études de podologie ?
C’est la combinaison d'un travail plus manuel et d'un travail scientifique. Ce qui me plaisait, c'était qu'il s'agit à la fois d'un métier où il y a de la pratique et où on peut aussi réfléchir au niveau correction physique et impact du mouvement. Et surtout, je n’allais pas rester assis derrière un bureau.
Qu’avez-vous apprécié dans votre formation à Vinci ?
C’est là que j’ai rencontré celle qui est aujourd’hui ma femme. C’est donc un très beau souvenir que je retiens de mes études (rires).
Au niveau pédagogique, j'ai fait un stage à Leuven lors de ma deuxième année : j'avais pu y suivre des consultations avec des personnes diabétiques et même aller en salle d'opération !
En troisième année, on a eu la grande chance de pouvoir aller à Chicago pendant 3 mois pour se former sur plein de techniques et avec du matériel auquel on n’avait pas accès en Belgique. J'ai pu toucher à plein de choses innovantes.
Quel a été votre parcours après vos études ?
Quand je suis sorti des études, on m'a proposé un travail de salarié à temps plein en CDI, ce qui n'arrive quasiment jamais dans ce domaine. C'était pour faire de la production de semelles. J’ai accepté le poste et je suis resté dans cette société pendant 8 ans. Ce premier travail m’a permis d’apprendre comment produire des semelles pour les orthopédistes, pour les podo-orthésistes, et pour plein de métiers qui étaient différents de la podologie. Cela m’a ouvert un éventail de possibilités.
Ensuite, j’ai changé de boulot pour travailler chez un orthopédiste. J'en ai profité pour en apprendre davantage en orthopédie, et notamment travailler sur de plus gros appareillages. J'ai aussi appris à faire des corrections plâtrées plus importantes et à utiliser de nouveaux logiciels.
Puis en 2022, d’anciens clients m’ont contacté pour me proposer de travailler ensemble. J’ai accepté, cela va donc bientôt faire trois ans que je travaille dans cette société.
C’est une entreprise qui produit des semelles. Nos clients sont des professionnels de la santé du pied : podologues, orthopédistes, etc.
Mon rôle est d’accompagner nos clients sur le plan technique, via l’installation de tout un tas d’équipements (imprimantes, logiciels, …) dans leurs ateliers, et je forme nos clients à l’utilisation de ces équipements. Enfin, je m’occupe aussi des dépannages informatiques et de logiciels.
Donc je ne fais pas de soin à la personne, je ne vois pas de patients mais je fournis des outils aux professionnels.
À quoi ressemble votre journée-type ?
J'arrive à 09h30. Je commence par traiter les tickets de demande informatique et de formation : il s’agit de questions sur nos productions, des questions des clients qu'on a équipés, des questions par rapport aux imprimantes, aux scanners ou aux logiciels. C'est en général traité en 1h ou 1h30.
Ensuite, j'ai la production d'une partie des clients à faire. En général, je prends en charge une partie des nouveaux clients ou des produits innovants. Donc ça veut dire que je vais réaliser les semelles de ceux qui viennent de commencer pour essayer d'avoir un suivi par rapport à leur réalisation.
Dans la journée, j'ai aussi toute une série de rendez-vous pour former les clients.
Enfin, quand je suis au labo, j’en profite pour aller voir nos imprimantes. On en a entre 15 et 20, donc il y a toujours des petites réparations ou un entretien à faire par-ci par-là.
Qu’aimez-vous dans votre métier ?
J'aime bien apprendre de nouvelles choses en discutant avec des clients mais aussi, leur apporter plein de connaissances. C’est cela qui nous permet d'évoluer.
J’adore apprendre de nouvelles façons de faire les semelles et découvrir de nouvelles imprimantes aussi. J'aime bien bricoler et réparer, chipoter à l'intérieur des machines et essayer de trouver des solutions.
Je trouve qu’il est important de rester ouvert, de continuer à s’intéresser à de nouvelles techniques.
J'aime aussi quand un client est bloqué et que je trouve une solution. Pouvoir rendre un service rapide et assurer un service client de bonne qualité est assez satisfaisant.
Quelle est l’importance du métier de podologue dans la société ?
Un podologue, c'est un professionnel de la santé. Il intervient dans plusieurs cas liés à la santé du pied ou à des anomalies de la marche.
Il apporte un éclairage beaucoup plus pointu pour les patients souffrant du diabète, pour éviter les dégradations liées à la maladie au niveau du pied, puisque ces patients ont une perte de la terminaison nerveuse fine.
Après, pour tout ce qui est amélioration des performances des sportives et sportifs, c'est important aussi. Le podologue peut jouer un rôle préventif pour éviter les blessures, et un rôle correctif, en cas de blessure déjà avérée.
Même s’il est encore peu connu en Belgique, c'est un métier qui a toute son importance et qui peut changer les choses sur tous ces niveaux.
A qui conseilleriez-vous de suivre ces études ?
Je le conseillerais à tous ceux et toutes celles qui souhaitent se tourner vers un métier médical.
C’est aussi un métier qui convient bien aux personnes intéressées par le sport, qui veulent trouver une solution pour améliorer les performances des sportives et sportifs.
Il y a plein de débouchés en podologie. On peut aussi bien travailler dans une clinique spécialisée dans le pied diabétique ou travailler au sein d’une équipe pluridisciplinaire. On peut faire des soins des pieds, produire des semelles, redresser la posture d’un patient ou encore, par exemple, se spécialiser pour travailler auprès de sportifs. Dans tous les cas, les expériences seront enrichissantes. Donc, c’est un peu comme s’il y avait plusieurs métiers, plusieurs orientations possibles après les études. En général, les étudiants ne se rendent pas compte qu'on va pouvoir toucher à autant de choses.