Numa Van Leeuw

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Coordinateur de la spécialisation en soins intensifs et aide médicale urgente (SIAMU)
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Publié le par Annabelle Dapoz

Numa Van Leeuw est coordinateur avec Barbara Schmit de la spécialisation en soins intensifs et aide médicale urgente (SIAMU) à la HE Vinci ainsi que responsable du nouveau certificat PIT (Paramedical Intervention Team/Prehospital Intervention Team). De plus, il continue de manière ponctuelle une activité au sein du service des urgences du CHU Saint-Pierre de Bruxelles.

Bonjour Numa, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

J'ai commencé ma carrière professionnelle en France, dans le monde de la publicité et de l’art des médias. Cependant, je me suis rendu compte que j’avais idéalisé ces métiers. J'ai décidé de rentrer en Belgique à l’âge de 25 ans pour envisager une reconversion dans les soins infirmiers. Entre temps, j’ai croisé la route des soins d’urgences. Quelques mois après, me voici de retour devant les bancs scolaires comme prof cette fois !

Actuellement, tu mets en place le « certificat PIT » qui sera organisé en octobre 2024 à la HE Vinci (en co-certification avec l’UCLouvain). Pourrais-tu nous expliquer ce que signifie l’acronyme « PIT » ?

PIT est l’acronyme de « Paramedical Intervention Team/Prehospital Intervention Team ».

Le projet « PIT » est né en 2007. L’idée est d’ajouter à l’équipage d’une ambulance, composé initialement de deux ambulanciers, un infirmier SIAMU (infirmier spécialisé en soins intensifs et aide médicale urgente). Sur papier, le projet est phénoménal, aussi bien d’un point de vue de santé publique que pour la revalorisation du rôle de l’infirmier.

Ce projet rencontra quelques limites, notamment, à cause de problèmes liés à la distance parcourue par l’ambulance. Il faudra attendre l’horizon 2025 et donc presque 20 années plus tard pour que la phase de « test » évolue pour de bon. En effet, les équipes PIT sont maintenant autorisées à partir de nouveaux points stratégiques tels que les casernes de pompiers par exemple.

L’actuel ministre de la Santé publique, Franck Vandenbroucke, valorise le projet en autorisant l’ouverture de quelques 200 nouveaux PIT dans les années à venir sur l’entièreté du territoire belge.

Pourrais-tu nous présenter ce nouveau certificat ?

Les dernières années que nous avons traversées n’ont pas été tendres avec l’art infirmier ou de manière plus générale avec la sphère des soins de santé. Les populations de soignants s’épuisent, peinent à se renouveler et le temps où nous avions nos vétérans-mentors dans nos services commence à s’éloigner. C’est pourquoi, il nous semblait important de pouvoir offrir une nouvelle formation complémentaire axée uniquement sur le préhospitalier aux jeunes infirmiers et infirmières en SIAMU, afin de les préparer au mieux à répondre aux questions qu’ils ont aujourd’hui et aux défis qui les attendent demain.

Découvrir le certificat

En quoi est-ce important d’offrir aux infirmiers des soins intensifs et des urgences l’occasion de se former afin de développer leur expertise en la matière ?

« La jeunesse au secours des patients, et la formation au secours de la jeunesse ! »

L'accès au PIT pour les jeunes infirmiers SIAMU ne se fait pas tout de suite en sortant de l'école. En général, c'est la dernière étape dans l'évolution de leur fonction, comme ils seront seuls et autonomes. Si ces jeunes infirmiers ou infirmières ne sont pas suffisamment bien préparés, cela peut être traumatisant (il s’agit de retours d’expériences vécues par de nombreux jeunes sur le terrain). L’objectif du certificat est de les préparer au mieux à la réalité qu’ils vont rencontrer sur le terrain. On souhaite éviter de passer du stade de « petit infirmier terrorisé » au stade de « petit infirmier traumatisé ».

Nous avons donc développé ce programme de formation basé sur douze journées en discussion avec des infirmiers PIT, des médecins SMUR, des pompiers, des policiers, des inspecteurs d’hygiène, des cadres universitaires, une cellule pédagogique et bien d’autres !

Nous pensons que c’est probablement le meilleur moment pour tendre la main vers un public de professionnels qui pourrait se montrer plus fragilisé à la suite des évènements que nous avons connus. Tout cela en permettant d’aller chercher un regain de souffle à travers le développement de nouvelles compétences et d’un raisonnement clinique en milieu plus hostile.

Au quotidien, qu’est-ce qui te motive à travailler ?

Je suis convaincu qu’on ne brille pas derrière un titre professionnel mais bien à travers une équipe solide. C’est donc à eux que je pense en premier et à notre but commun de construire ensemble en apportant nos différentes expériences auprès des autres.

Quelle personnalité t’inspire le plus ?

Je me suis construit autour de l’univers de la Warner et de Tex Avery. Je propose donc de vous parler de mon antihéros préféré qui m’accompagne et me pousse depuis mon enfance… Wile E. Coyote ! Ce génie décharné, personnage de dessin animé qui ne cesse d’imaginer, d’inventer et de créer des inventions toujours plus loufoques sans craindre de se faire mal pour essayer d’atteindre son but.