Thibault Coppe : Alumni en AESI Mathématiques

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Chercheur et enseignant
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Coppe portrait

Publié le par Anne Mélery

L’arrivée dans l’Enseignement supérieur ne fut pas un long fleuve tranquille pour Thibault Coppe. Et pourtant, ce diplômé en AESI en Mathématiques de la HE Vinci est maintenant chercheur et enseignant à l’UCLouvain dans le cadre d’un post-doctorat. Histoire d’un rendez-vous décisif à la HE Vinci, qui a débouché sur de nouveaux horizons.

Bonjour Thibault ! Vous mêlez actuellement des activités d’enseignement et, surtout, de recherche en Sciences de l’éducation à l’UCLouvain. Cependant, vous dites que sans une rencontre décisive à la HE Vinci-ENCBW en 2012, rien de tout cela ne serait finalement arrivé…

En effet ! La HE Vinci-ENCBW a joué un grand rôle dans mon parcours initial dans l’Enseignement supérieur, qui est un peu particulier, mais que d’autres jeunes pourraient rencontrer de façon analogue. A la sortie des Humanités à Mouscron, je me suis inscrit dans une formation d’ingénieur industriel. Ce cursus ne m’enthousiasmait pas et j’ai changé radicalement d’univers en m’essayant deux années consécutives, à la philosophie. Résultat peu concluant. Je me suis alors interrogé plus en profondeur sur ce que j’aimais faire : accompagner les jeunes, transmettre … Pourquoi ne pas me destiner à une carrière d’enseignant ? Le hic, c’est que je n’avais pas réalisé qu’après trois années consécutives dans l’enseignement supérieur, je n’étais plus finançable et que j’allais éprouver des difficultés à trouver un établissement qui accepte ma candidature. J’ai tenté une inscription à la HE Vinci-ENCBW et j’ai été reçu par le directeur de l’époque, qui a sondé mes envies et ma motivation. Il m’a fait confiance et j’ai pu renouer avec les choses que j’aimais faire, au sein de la formation pédagogique que j’avais choisie dans la Haute Ecole.

Je leur suis reconnaissant d’avoir cru dans les capacités du jeune que j’étais alors.
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Quel souvenir gardez-vous de votre passage à la Haute Ecole ? Vous avez été désarçonné au début, nous dites-vous …

J’avais passé trois ans dans un monde totalement différent : grands auditoires, majorité de cours ex-cathedra, peu d’interaction avec les professeurs … A mon arrivée à la Haute Ecole, l’enseignement, plus proche des étudiants, en petits groupes, mais surtout beaucoup plus collaboratif et demandant une grand part d’extraversion, m’a fortement dérouté. Ensuite, j’ai compris que faire appel au collectif, s’extravertir, faisait totalement partie de la formation d’enseignant. C’est un métier où il faut savoir prévoir des activités avec les jeunes, en groupes, où il faut parfois « se mettre en spectacle », sans gêne. Il faut s’y préparer et je me suis donc adapté. Mon investissement n’a fait alors que croître et j’ai pu terminer positivement ce premier cycle dans l’enseignement supérieur.

Une fois que j’ai compris la démarche pédagogique mise en œuvre, j’ai pris tout ce qu’on me donnait !
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Quelle est la suite de votre parcours ?

Après mon Bachelier AESI en mathématiques, j’ai enseigné dans une école où les options techniques et professionnelles étaient majoritaires. J’ai aimé y travailler. Les élèves choisissaient volontairement ce type d’options, ce n’était pas un choix «de la dernière chance » ; ils étaient motivés. Cela a contribué à ce que je garde un souvenir positif de cette expérience par la suite. Parallèlement, j’ai immédiatement entamé un Master en Sciences de l’éducation à la FOPA-UCLouvain. Je voulais continuer à investiguer les enjeux et les pratiques de l’éducation et de la formation. Ensuite, j’ai eu l’opportunité d’entamer une thèse, en tant que chercheur FNRS à temps plein. C’était un choix compliqué et j’ai donc dû quitter l’enseignement secondaire.

Attention ! Je n’ai pas quitté le secondaire parce que je n’aimais plus enseigner, au contraire ! Je ne veux pas faire partie des statistiques parmi ceux qui quittent l’enseignement pour des raisons négatives !
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Parlez-nous du sujet de votre thèse, justement !

La thématique est assez ciblée. Sous la direction de mes deux promotrices de thèse, Virginie März et Isabel Raemdonck (Professeures en Sciences de l’éducation – UCLouvain), j’ai enquêté à propos du processus d’entrée des enseignants de deuxième carrière, dans les écoles techniques et professionnelles. La majorité des enseignants du secondaire technique et professionnel sont en effet des personnes qui se sont réorientées après une première carrière dans un autre domaine professionnel. Nombre d’entre eux s’engagent sans formation pédagogique préalable, ce qui est favorisé par la pénurie d’enseignants dans ces secteurs et par l’assouplissement des conditions d’accès au métier. Il faut en effet savoir que 60% de tous les enseignants du technique et professionnel n’ont pas le titre requis, et c’est souvent le titre pédagogique qui manque. Cela n’empêche pas leur apport positif à la formation des élèves : leurs compétences dans un domaine précis (hard skills), leur expertise relationnelle (soft skills) et managériales sont un véritable plus. 51 % de ces enseignants de deuxième carrière sont d’ailleurs entrés dans l’enseignement pour cette raison : répondre à un vrai besoin de se sentir utiles, retrouver du sens à leur action, avoir une réelle utilité sociale. Et ce sont ceux-là qui tiennent le mieux le coup et qui ne quittent pas la pratique après quelques années.

Et la suite ? Retournerez-vous enseigner les mathématiques ou souhaitez-vous rester dans la recherche ?

Quand je pense aux trois premières années qui ont suivi mon Bachelier, j’ai encore un pincement au cœur. J’ai apprécié cette expérience qui reste un moment très agréable de mon parcours professionnel. Mais je souhaite continuer la recherche. C’est un domaine qui permet une grande autonomie de travail, sur ce qu’on pense être important, à propos des choses auxquelles on croit vraiment. C’est une autre manière d’apporter « sa pierre à l’édifice » par rapport au métier d’enseignant et au monde pédagogique. Et, de plus, je ne quitte pas totalement la pratique, puisque j’enseigne également à l’Université.

En final, tout se tient : je continue à faire ce pourquoi j’étais entré à Vinci, en continuant un développement personnel.
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Pour aller plus loin

En savoir plus sur la thèse de Thibault Coppe, intitulée :

« Une investigation du processus d’entrée des enseignants de deuxième carrière dans les écoles techniques et professionnelles – De l’adéquation des profils d’entrée au bénéfice du capital social pour une socialisation au travail réussie ».