Thierry Cooremans est diplômé du Bachelier en Chimie industrielle de la HE Vinci. Il est également titulaire d’un Master en sciences de l'ingénieur industriel. Il nous ouvre les portes de ce domaine particulier qu’on associe trop souvent aux fioles, ballons, pipettes, mélange de produits dangereux et aux explosions ! Ce métier peut pourtant prendre des allures bien différentes.
CARTE D'IDENTITE
- Age
37 ans - A la HE Vinci
Diplômé Bachelier en Chimie industrielle en 2011 - En dehors
Ingénieur applicatif en Chimie pour le marché électronique chez Down (une société mondiale dans le domaine de la fabrication et de la distribution de produits chimiques) - En quoi consiste votre travail
Je rencontre la clientèle dont le domaine d’activité touche à l’électronique pour leur proposer de développer une matière silicone qui correspond aux critères de fabrication de leurs produits. - Rêve d’enfant
Je voulais être pilote automobile. Je n’y suis pas arrivé mais mon métier m’amène à fréquenter les gens du secteur automobile, c’est une petite compensation. - Signe distinctif
Je suis toujours habillé en manches courtes, été comme hiver ! - Quelque chose d’insoupçonné vous concernant
Je suis passionné par mon potager. J’y passe le plus clair de mon temps, dès que je ne suis pas au travail. Et je fabrique mes propres liqueurs, c’est une autre forme de chimie !
Bonjour Thierry, pourquoi avoir choisi des études de chimiste ?
Quand j’étais enfant, j’aimais comprendre les choses, appréhender les constituants des matières. Je me posais des questions comme : « Pourquoi le bois, c’est du bois ? Qu’est-ce qui le constitue ? ». C’est assez naturellement que je me suis tourné vers la chimie qui étudie les divers constituants de la matière, leurs propriétés, leurs transformations et interactions.
Cela étant, ce sont des études exigeantes, qui demande un travail régulier. Il faut aimer les sciences en général, et la chimie en particulier.
Qu’est-ce que votre formation à Vinci vous a apporté ?
La formation que j’ai reçue est très large. Depuis le début de ma carrière, elle me permet de répondre rapidement aux problèmes que je rencontre. C’est aussi grâce à elle que je peux échanger avec des collègues d’autres secteurs d’activités, de manière facile et cohérente, en étant crédible. C’est un plus dans les relations professionnelles.
Quel souvenir gardez-vous de vos études ?
Je garde le souvenir d’une très bonne ambiance. Ce n’est pas facile et il ne faut pas croire qu’en Haute Ecole, c’est plus simple mais le corps professoral est très présent et fort à l’écoute. Leur didactique permet de lever les obstacles et de franchir les étapes pas à pas. Cela fait la différence.
Comment se sont passés vos débuts professionnels ?
La formation à la HE Vinci est reconnue pour son excellent niveau et, de manière générale, les diplômés en chimie sont activement recherchés. J’ai donc commencé à travailler immédiatement, une semaine après l’obtention de mon diplôme en 2011. J’ai débuté directement à Down où je travaille encore actuellement. Down est une société spécialisée dans le domaine de la fabrication et de la distribution de produits chimiques. Mon premier poste a été celui de « Technicien contrôle qualité pour les silicones (construction, solaire, automobile) ». Ensuite, je suis passé du côté de la recherche, plus spécifiquement sur celle concernant les cellules photovoltaïques des panneaux solaires.
Après cela, quelle est la suite de votre parcours ?
En 2012, j’ai eu envie d’ajouter une corde à mon arc, pour faire évoluer ma carrière. Je souhaitais de plus d’interactions avec la clientèle. J’ai donc repris des études en cours du soir à l’ISIPS (Institut Supérieur Industriel de Promotion Sociale de la Province de Hainaut) où j’ai réalisé un Master en sciences de l'ingénieur industriel - Orientation chimie. Cela m’a permis de développer d’autres compétences, différentes de celles acquises dans le Bachelier, comme la gestion de projet, l’intégration des contraintes économiques et écologiques, la gestion de l'information et de la communication tant dans l'entreprise qu'à l'extérieur, etc.
Que faites-vous exactement aujourd’hui, alors ?
Depuis 2017, et toujours chez Down, je suis ingénieur pour le marché de l’automobile, de l’aviation, de l’aérospatiale, et celui de l’éclairage LED. J’effectue des tâches diverses et variées. C’est très riche. Cela va de l’identification des produits silicones pouvant répondre aux projets des clients, aux déplacements sur place chez le client pour les essais sur leurs équipements et lignes de production, en passant par les interactions avec les équipes de recherche fondamentale, celles de la production, de la vente et du marketing.
Que diriez–vous à un futur étudiant qui réfléchit à s’engager dans de telles études ?
Ce n’est pas facile, pour nous les chimistes d’expliquer simplement le métier qu’on fait et qui, pourtant, a des implications dans de nombreux domaines. La chimie est partout, on ne s’en rend pas compte !
Il y a aussi cette tendance à croire que la chimie mène uniquement au travail en laboratoire, alors qu’en réalité, il y a une multitude d’opportunités et de voies professionnelles. Trop souvent d’ailleurs, la visibilité est donnée aux grosses entreprises pharmaceutiques ou biotechnologiques, forts médiatisées. Or, il y a aussi de nombreux débouchés dans les secteurs des cosmétiques, de l’agroalimentaire, du textile, de l’éclairage, du nettoyage, etc…
Ce qui est aussi enthousiasmant, c’est de se rendre compte, qu’à terme, on ne pourra pas trouver des solutions aux thématiques liées à la protection de l’environnement et à certains aspects du développement durable sans augmenter la recherche dans le secteur de la chimie. Comme d’autres sciences, la chimie est l'un des métiers qui permet de préparer l’avenir.
Enfin, je voudrais ajouter que contrairement à certains autres métiers, le travail dans le domaine de la chimie s’effectue dans un environnement très sécurisé, où il y a peu de place pour l’improvisation mais où il y a aussi très peu d’incidents. C’est aussi important.