Victoire Arnaud
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- Étudiante en kinésithérapie | Étudiante à besoins spécifiques | Sportive de haut niveau
Crédits photographiques : © Pauline Schumacker
Bonjour Victoire. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Victoire Arnaud, j'ai 22 ans, et je suis des études en kinésithérapie. Je viens de Saint-Étienne, en France, où j'ai commencé le hockey sur gazon quand j’étais plus jeune. Au fur à mesure des années, j'ai pris du niveau jusqu’à arriver en Équipe de France. J'ai décidé de venir étudier en Belgique, pour allier mes études avec la pratique de mon sport dont le niveau est bien meilleur ici.
J'ai terminé l’année passée ma 3e année de kiné, et cette année, j’ai décidé de faire une pause dans mes études durant un an pour pouvoir me consacrer totalement à mon sport, car cet été, je pourrai peut-être participer aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Il y a un petit peu de pression qui arrive, d’ailleurs, parce qu'il y aura bientôt une sélection.
Avec le reste de l’équipe, on se rassemble toutes les semaines à Paris. Ce n'est pas facile, et heureusement que je ne dois pas suivre mes études à côté cette année parce que devoir gérer les deux, ce ne serait vraiment pas possible.
En dehors de cette année sabbatique, quels sont les aménagements dont tu as pu profiter, en tant que sportive de haut niveau ?
J’ai eu droit à beaucoup d’aménagements : durant mes trois années de bachelier, j’ai pu passer mes examens soit à distance, soit avant ou après la session d’examens, car ils avaient souvent lieu en même temps que mes compétitions. Les enseignants ont toujours accepté de décaler leur examen. Je sais que ce n'est pas facile, c’est un peu contraignant pour eux, mais ils ont été très conciliants et compréhensifs.
J’ai aussi pu étaler la deuxième année du bachelier sur deux ans, en prenant moins de crédits pour alléger un peu mon année.
Toutes mes absences étaient justifiées par mes déplacements. Après, évidemment, c’était à moi de de me débrouiller pour rattraper les cours.
Comment as-tu pu mettre ces choses en place ?
En arrivant à Vinci, on m’a parlé de la cellule ABS (Accompagnement des étudiants à Besoins Spécifiques) et je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté si je voulais continuer mes compétitions. Mme Holvoet, la conseillère ABS, m’a bien aidée. Elle a été de très bon conseil pour cette année où je ne savais pas trop s'il fallait que je suive quand même quelques cours ou pas. En tenant compte de mon parcours académique et de ma finançabilité dans l’enseignement supérieur, elle m’a conseillé de prendre une année sabbatique pour me concentrer totalement sur le hockey.
Comment se sont passées tes études avec ces aménagements ?
Je pense que jusqu’ici, je m’en sors bien.
Ce qui n’était pas facile, c'est que j'ai étalé ma 2e année de bachelier sur deux années académiques, et quand je suis arrivée en 3e année, je ne connaissais personne. En plus, j’étais régulièrement absente pour m’entraîner ou participer à des compétitions. Socialement, c’était dur de s’intégrer : quand tu es étudiant, toute la vie sociale dépend de tes présences en cours.
Heureusement, j'ai eu la chance de rencontrer un groupe d'amis sur lesquels je peux compter. Ils comprennent ma situation spécifique et pourquoi je suis absente régulièrement. Ils m'apportent leur soutien et me proposent leurs notes de cours. Sans eux, la réussite de mes études aurait été plus compliquée.
Et quels points positifs retires-tu de ces aménagements ?
Ce que j’ai pu en retirer est énorme, dans le sens où je peux gérer les deux en parallèle : à la fois mes études et le hockey. Le fait de pouvoir passer mes examens après mes compétitions m’a aidée à performer lors des matches, mais aussi pendant les examens, car ça me permettait d’avoir du temps et de me rendre disponible pour chaque chose. C'est essentiellement grâce à ces adaptations que j’ai pu valider mes trois années de bachelier, tout en me consacrant au hockey à un haut niveau.